C'est un phénomène dans lequel des gens qui voyagent en voiture prennent des auto-stoppeurs,
qui une fois dans la voiture, disparaissent soudainement sans aucune explication.
Ce phénomène est présent dans tous les pays, en France par exemple et ces histoires sont racontées depuis déjà des siècles.... la situation typique : des automobilistes disent avoir vu, la nuit, des personnes prenant la pose d'auto-stoppeur. Le conducteur dit ensuite qu'il à pris la personne. Le trajet dure un certain temps, souvent en silence, le témoin déclare ensuite que la personne à disparu soudainement, en un claquement de doigt, alors que le véhicule roulait. Les auto-stoppeurs sont souvent des femmes habillées de blanc (les dames blanches). Il existe des variantes au cours desquelles l'auto-stoppeur quitte la véhicule en laissant un objet dans la voiture et en invitant le conducteur à le recontacter. Le conducteur essaye de recontacter la personne mais apprend que l'auto-stoppeur rencontré à été tué, souvent dans un accident de voiture.....
En France en 1982, en Vendée un moine auto-stoppeur défraya la chronique. Près de la Roche sur Yon de nombreuses personnes disent avoir pris un moine faisant de l'autostop la nuit. Selon les témoignages le moine est seul il ne parle pas jusqu'à à ce qu'il prononce des phrases mystérieuses comme « l'été sera chaud l'automne sanglant », le moine disparaît alors sans que le véhicule se soit arrêté. Selon certain il s'agirait d'un moine du 17eme siècle de l' abbaye des fontenelles..
S'il est une histoire étrange qui quelques fois s'évoque encore, au détour des routes et des calvaires embrumés de Vendée, c'est peut-être celle de ce moine fantomatique qui défraya la chronique au cours du printemps 1982.
Si l'histoire de ces "dames blanches" faisant du stop la nuit au bord des routes, non loin de l'endroit ou se déroula bien souvent un accident mortel est bien connue, il semblerait que la région vendéenne ait connu un temps un voyageur particulier s'en remettant ainsi au bon vouloir des automobilistes qui le croisaient.
Au rendez-vous des fantômes, à la croisée des chemins, un moine tend la main et vous entraîne vers les secrets anciens que la brume fait flotter sur les routes de Vendée... Les apparitions successives du moine auto-stoppeur donnèrent lieu à quatre parutions d'articles dans le quotidien Ouest-France.
Les gendarmes eux-mêmes auraient enquêté, et l'affaire fut reprise dans quelques revues spécialisées dans l'étrange et les phénomènes mystérieux. J'ai constaté l'existence des quatre articles relatifs à ce cas et je les reproduis ici pour présenter l'affaire.
Le premier est paru dans le quotidien Ouest-France du 24 mai 1982 (j'ai consulté l'édition Vendée-Est, mais il s'agit des pages générales de Vendée et l'on doit donc trouver cet article aussi dans l'édition Ouest) :
Le mystère du moine auto-stoppeur
LA ROCHE-SUR-YON. Depuis plusieurs semaines, on parle, ici ou là en Vendée, du mystère du moine auto-stoppeur... Ces faits troublants suscitent l'ironie et le sourire de beaucoup, mais retiennent l'attention des amateurs d'ésotérisme et de phénomènes mystérieux sans qu'il soit possible de trancher.
Cela se passe, en général, le soir ou la nuit : sur le bord de la route, un auto-stoppeur, un moine. Des automobilistes s' arrêtent, l'invitent à monter, et il prend place sur le siège arrière. Selon les divers témoignages, il est seul et, tout au moins au début, parle peu. Jusqu' à ce qu'il prononce quelques phrases qui ressemblent à des prédictions. Du genre : "L'été sera chaud, l'automne sanglant".
Intrigué, s'apprêtant à questionner l'étrange voyageur, le conducteur ou bien le passager avant se retourne. Mais, à l'arrière, il n'y a plus personne, le moine a disparu sans que le véhicule se soit arrêté. En mars, en avril, en mai également, le fait a été plusieurs fois rapporté auprès des brigades de gendarmerie par des personnes partagées entre la stupéfaction et la crainte de faire rire, mais confortées d'apprendre qu'elles ne sont pas les seules à avoir vécu cette aventure : un médecin de La Roche-sur-Yon et sa famille près de Luçon, un autre automobiliste route de La Roche-sur-Yon aux Sables d'Olonne, etc. Le moine est signalé à Sainte-Flaive-des-Loups, près de Dompierre-sur-Yon, à Rocheservière, un habitant de Montaigu le prend à son bord. Selon certains, il affirme être un moine du 17è siècle, peut-être de l'abbaye des Fontenelles, près de La Roche-sur-Yon.
Les ruines du monastères de Fontenelles Voici l'affaire lancée, elle va maintenant prendre une certaine ampleur. Ouest-France consacre un deuxième article à cette histoire le 26 mai 1982 :
L'affaire du moine auto stoppeur - Plus de ''On-dit que de témoignages directs LA ROCHE-SUR-YON. Nous avions dans notre édition de lundi évoqué l'affaire du moine autostoppeur de Vendée disparaissant mystérieusement des voitures à bord desquelles il avait pris place, après avoir prononcé quelques phrases ressemblant à des prédictions...
Finalement, on s'aperçoit que l'on parle de cette affaire depuis plusieurs semaines en divers lieux du département pourtant très éloignés les uns des autres. Les faits se situent tantôt entre Saint-Florent-des-Bois et Mareuil-sur-Lay, tantôt près de Rocheservière, Cugand, ou bien les Brouzils, Luçon, etc. Mais, à chaque fois, les difficultés pour joindre un témoin véritable sont très grandes. Il s'agit presque toujours de "quelqu'un qui l'a dit à quelqu'un"...
Seul fait réellement connu : un moine fut remarqué effectivement le vendredi 7 mai à Aigrefeuille (Loire-Atlantique) par une personne de Montaigu, digne de foi. Il portait l'habit d'un ordre ancien et frappait à la porte des maisons. Quant aux brigades de gendarmerie du département, la plupart n'ont pas été contactées. Les rares d'entre elles mises au courant l'ont été par des coups de téléphone très imprécis, en forme de questions plutôt qu'en forme de témoignages...
Toutefois, on manque encore d'éléments pour affirmer quoi que ce soit dans cette affaire et l'on peut dire que le mystère reste entier... Un brouillard de mystère tombe doucement sur cette histoire et celui-ci ne va pas se dissiper tout de suite car le moine auto-stoppeur fait une nouvelle apparition dans le Ouest-France du 29 mai 1982, apportant avec lui de nouvelles interrogations :
Le moine auto-stoppeur - Les points d'interrogations s'accumulent
LA ROCHE-SUR-YON. On en parle de plus en plus... l'affaire du moine auto-stoppeur de Vendée disparaissant mystérieusement des différentes voitures qui l'ont pris en charge devient l'un des sujets de conversation à la mode ces jours-ci. On sait, que le moine en question, disparaît après avoir prononcé quelques phrases laissant augurer d'un avenir plus ou moins sombre. Pour les services officiels : gendarmerie, police, etc., l'affaire, à priori, ne tient pas, par le fait même que personne ne s'est présenté à leurs bureaux en leur disant: "J'ai pris à mon bord un moine, qui, etc."
Cependant certaines brigades reconnaissent avoir reçu des coups de téléphone à ce sujet début avril, par lesquels leurs interlocuteurs, au bout du fil, s'informaient "si on ne les avait pas prévenus de ce qui s'était passé à cet endroit", etc. Ces différents services continuent donc d'observer une réserve "vigilante".
L'étonnant, en cette affaire, est qu'à chaque fois, le scénario décrit est le même, que ce soit près de Rocheservière, de Luçon, ou sur la route de La Roche-sur-Yon aux Sables d'Olonne. Ainsi, deux femmes auraient pris un moine à bord de leur auto, en avril, à La Mothe-Achard. Après l'annonce faite d'un automne fort pessimiste par le mystérieux passager, l'une des femmes se retourne : il n'y a plus personne sur le siège arrière. Même déroulement des faits dans tous les autres lieux cités, un peu partout sur le département.
Voilà évidemment qui apportera de l'eau au moulin de tous les amateurs de faits étranges. Seulement, voilà, ces témoins directs, ces conducteurs désignés comme ayant pris à leur bord l'étrange passager, se sont à chaque fois que nous les avons contactés, révélés n'être, à leur tour, que des intermédiaires bien involontaires. "Mais non! On vous a induit en erreur. Bien sûr, on m' a parlé de cela. Je l'ai moi-même répété. Mais la personne qui me l'a dite le tenait d'une autre. Je puis essayer de vous renseigner et vous dire qui c'est. Mais ça va demander du temps pour la joindre..."
Les régions de St-Flaive-des-Loups, St-Mathurin, Mareuil, Luçon, Rocheservière restent toujours parmi les plus en vue dans cette affaire. On en a parlé aussi à Challans, fin mars... Le mystère s'épaissit et les gendarmes vont pousser un peu plus loin leur investigation avec une intervention rocambolesque dont la teneur sera contenue dans le dernier article que Ouest-France consacrera à l'affaire le 1er juin 1982.
Le moine auto-stoppeur - On en découvre deux... Mais ce ne sont pas les bons !
LA ROCHE-SUR-YON. L'affaire du moine auto-stoppeur qui disparaît mystérieusement continue à alimenter les conversations et mobilise même les forces de l'ordre. C'est ainsi que vendredi dernier les gendarmes des Moutiers-les-Mauxfaits étaient avisés de la présence dans le canton d'un moine en bure qui se déplaçait à bicyclette. Ce qui n'est pas si fréquent. Quelques heures plus tard, les gendarmes le découvraient et l'interrogeaient.
Il s'agissait effectivement d'un moine qui venait de la Somme à bicyclette pour rendre visite à un ami habitant La Jonchère. Le brave homme tomba des nues et accepta bien volontiers de montrer ses papiers d'identité et d'ouvrir ses maigres bagages qui contenaient ce que l'on peut s'attendre à trouver dans les bagages d'un moine. Rien à voir, donc, avec le moine auto-stoppeur. Un véritable moine auto-stoppeur a bien été aussi identifié.
Il a en effet pour habitude de venir de la région bordelaise en demandant le transport gratuit aux automobilistes complaisants pour se rendre dans une famille de la région des Lucs-sur-Boulogne. Il fut questionné téléphoniquement, mais outre qu'il n'est pas venu ces temps-ci en Vendée, il possède maintenant une petite voiture automobile...
L'énigme n'est donc toujours pas résolue et il semble bien qu'elle ne le sera jamais. Il semble bien en effet qu'elle ne le sera jamais. Il faudra se contenter des données qui ont pu être recueillies dans ces articles, de vagues localisations pour les apparitions et une origine qui aurait été dévoilée lors d'une de ces mystérieuses rencontres : l'abbaye des Fontenelles, à demi effondrée et sise sur la commune de Saint-André d'Ornay.
En pointant ainsi sur une carte les localisations données par les articles de Ouest-France on remarquera que l'est du département, bocage et région fontenaysienne semble avoir été épargné par les apparitions. Les signalisations du moine auto-stoppeur se trouvent toutes à l'ouest d'une ligne Montaigu - Luçon, exception faite de celle de Cugand.
Quand à l'abbaye des Fontenelles, figurée en rouge sur la carte, elle se situe de façon intéressante au centre de la toile des apparitions ce qui est un détail qui avait échappé à l'époque aux journalistes de Ouest-France. Quelques temps après, dans le courant de l'année 1983 l'affaire fut reprise par la revue Lumières dans la Nuit dans laquelle parut un article qui résumait l'histoire a des ragots d'ivrognes. Chaque vendéen appréciera l'étiquette qu'on lui collait alors gentiment sur la tête : Il s'agissait ni plus ni moins de la perversion de l'une de ces anecdotes avinées que l'on se raconte sans y croire, les soirs de beuverie, dans les arrières-salles obscures des bistrots du Bocage.
Pour notre part, nous avouons sans honte et sans remords nous être parfois livrés, pour le plaisir, à ce genre d'élucubrations fantastiques. Qu'un quidam à l'oreille baladeuse et non avertie des traditions éthyliques du pays ait pris ce récit pour argent comptant et l'ait rapporté quelques villages plus loin, il ne fait pour nous aucun doute. C'est une sacrée tournée des grands-ducs qui vous mènera des Sables d'Olonne à Cugand, en passant par Luçon et Challans...
Jérôme Choloux
Sources : Ouest France Vendée-Est 24.05.1982-Ouest France Vendée-Est 26.05.1982- Ouest France Vendée-Est 29.05.1982-Ouest France Vendée-Est 01.06.1982-Lumières Dans La Nuit 229-230 Juillet-Août 1983 "Un moine et l'archange Gabriel font aussi de l'auto-stop"-Lumières Dans La Nuit 233-234 Novembre-Décembre 1983 "Moine auto-stoppeur" et le sitebesoindesavoir.com/.
L'auto-stoppeuse fantôme
appartient à la famille des dames blanches.
Il s'agit presque exclusivement d'apparitions de jeunes femmes, même s'il existe quelques cas d'auto-stoppeurs. Dans le scénario le plus courant, il s'agit d'une jeune femme habillée en blanc qui fait de l'auto-stop la nuit et qui, après être montée dans un véhicule, disparaît brusquement, soit à l'approche d'un passage dangereux, soit en arrivant à une adresse donnée. Ce phénomène est connu un peu partout dans le monde et est généralement considéré comme appartenant aux légendes urbaines, en particulier depuis la publication aux États-Unis en 1981 du livre de Jan Harold Brunvand The Vanishing Hitchhiker1. Selon Jean-Noël Kapferer, des récits de ce type ont été repérés et classés dès 1942, mais on en trouve déjà la trace aux États-Unis dans les années 1930.
Typologie du phénomène
Malgré des variations notables, on retrouve un certain nombre de points communs à ces manifestations :
La rencontre se produit la nuit sur une route peu fréquentée.
Rencontre et disparition se produisent toujours aux mêmes endroits.
Le conducteur est le plus souvent un homme seul dans son véhicule.
Il est en général d'âge moyen ou mûr, et semble ne pas être spécialement pressé.
L'auto-stoppeuse est une jeune femme vêtue de blanc, d'où son appellation de dame blanche3.
Les auto-stoppeurs masculins sont rares, voire inexistants.
Des indices laissent supposer qu'il s'agit du fantôme d'une victime d'un accident de la route.
Les témoins semblent n'avoir aucun doute sur la réalité physique de l'auto-stoppeuse.
Après que l'auto-stoppeuse est montée à bord du véhicule qui s'est obligeamment arrêté, le scénario se déroule suivant plusieurs variantes :
L'avertisseuse, elle se montre peu loquace, voire complètement muette. Après un parcours assez court, elle pousse un cri d'avertissement à l'arrivée à un passage dangereux, virage ou carrefour, puis disparaît inexplicablement du véhicule en mouvement dont les portes restent fermées.
La revenante
L'auto-stoppeuse demande à être conduite à une adresse qui peut être une habitation ou un cimetière et descend normalement du véhicule avant de disparaître. Ce thème comporte parfois lui-même deux prolongements :
La passagère laisse une information suggérant qu'elle pourrait être recontactée ultérieurement. Lorsque le conducteur exploite ce renseignement, il finit par découvrir qu'il recherche une personne décédée, souvent victime d'un accident de la route.
Elle peut aussi emprunter ou abandonner un accessoire (objet ou vêtement) que l'on retrouve abandonné sur la tombe de la défunte.
La prophétesse
Avant de disparaître, elle délivre des avertissements prophétiques sur des drames futurs. Elle rejoint en cela la tradition des dames blanches messagères qui avaient l'habitude de communiquer des présages, le plus souvent néfastes. Cette particularité semble absente chez les auto-stoppeuses françaises.
Variantes
Une variante populaire à Hawaii fait intervenir la déesse Pélé, voyageant sur les routes incognito et récompensant les voyageurs attentionnés.
Témoignages
Il existe de par le monde un grand nombre de récits de ce phénomène. Dans la majorité des cas, il s'agit d'apparitions répétitives. Pour la seule France métropolitaine, on recense une trentaine de lieux.
Château-Bernard (Isère-France)
Une auto-stoppeuse sévit régulièrement sur la route conduisant à Château-Bernard. Elle devient de plus en plus fébrile à l'approche d'un virage dangereux, puis disparaît dès celui-ci franchi. CHU de Caen (Calvados-France)
Une auto-stoppeuse fait de fréquentes apparitions sur la route départementale no 7, allant de Caen à Luc-sur-Mer. Elle stationne dans l'arrêt de bus situé à la hauteur du Centre Hospitalier Universitaire. À l'approche du virage situé à l'entrée de Luc-sur-Mer, elle panique en criant : « Faites très attention, ce virage est très dangereux ! » puis disparaît. Les gendarmes de Luc-sur-Mer sont habitués à recueillir des déclarations sur cet événement. Il s'agirait du fantôme d'une jeune femme morte accidentellement dans ce virage dans les années 1970. Balleroy (Calvados-France)
Un carrefour dit de l'Embranchement, situé à 2 km de Balleroy, est réputé particulièrement dangereux. Il a été le lieu de très nombreux accidents tragiques. Une très jeune femme fait régulièrement du stop à la sortie du village en direction de ce carrefour. Après avoir indiqué qu'elle va chez sa mère qui habite près dudit embranchement, elle panique à l'approche du carrefour, puis disparaît une fois celui-ci franchi. Il s'agirait du fantôme d'une jeune fille morte au cours d'un accident de voiture dans les années 1960. Les rencontres ont souvent lieu par temps de pluie ou le soir du 20 mars, date anniversaire de sa mort.
Le scénario est simple : la nuit vous prenez dans votre voiture une jeune fille en blanc. Elle semble un peu inquiète pendant la route et à un virage ou un carrefour dangereux, elle crie << Attention !>>. Vous vous concentrez sur votre conduite puis une fois qu'il est franchi vous vous retournez : votre passagère semble s'être évaporéé ! Les registre de gendarmerie de manque pas de cas semblable.
Un samedi soir de décembre 1979, Michel P. sort avec ses amis. Il doit prendre le volant, car il est un de ceux qui possèdent une voiture. Il fait des allers-retours entre Limoges et Naixon où se situe une petite boîte de nuit. Lors de son second voyage, il aperçoit une forme blanche plantée dans un virage près de la discothèque : c’est une femme toute vêtue de blanc. Il décide de l’embarquer avec lui, car elle lui dit qu’elle va à Limoges rejoindre des amis pour une fête. Durant le trajet, il la détaille du coin de l’œil : 20-25 ans, vêtue d’une robe blanche très années 60, très jolie, mais très peu bavarde. À l’approche du pont de la Révolution, la passagère s’anime soudainement : « Attention, ce tournant est dangereux ! » Michel sourit, car ce virage il le connaît très bien. Tout à coup, un cri plaintif le tire de sa concentration : la passagère a disparu. Michel stoppe sa voiture et il en fait le tour ; aucune trace de la jeune femme. Lors de sa déposition à la gendarmerie de Limoges, on lui explique qu’il n’est pas le premier à vivre cela. Cette jeune femme fait régulièrement le même trajet pour ensuite disparaître au pont, l’endroit où elle trouva la mort vingt ans auparavant.
Ce phénomène n’en est pas un isolé. Près de 300 cas ont été enregistrés sur le territoire français. Des femmes vêtues de blanc font régulièrement des apparitions et de disparitions partout en France. Certains lieux semblent prédestinés à la fréquentation des dames blanches. C’est le cas de la lande située de part et d’autre de la route D.2, entre Lessay et Coutance. Ce tronçon de route rectiligne où pratiquement aucun véhicule ne respecte les limitations de vitesse abrite deux dames blanches. L’une d’elle se manifeste dans les bruyères par les nuits de pleine lune depuis des temps immémoriaux. L’autre a été reconnue comme étant Gabrielle R., une adolescente de Lessay tuée en 1970 dans un accident sur cette route. Lorsqu’elle est prise en charge, elle disparaît toujours à l’entrée de Lessay, à la hauteur du cimetière.
Plusieurs sceptiques pourraient être portés à ne pas y croire, car ça arrive souvent à des personnes seules. Par contre, plusieurs cas ont eu des témoins. Dans la nuit du 20 au 21 mai 1981, ils étaient quatre dans la voiture qui fit monter une auto-stoppeuse de 50 ans, elle aussi vêtue de blanc. La voiture ne comportant que deux portes, il fallut rabattre un siège pour que la femme puisse prendre place à l’arrière. Quelques kilomètres plus loin, à l’approche d’une courbe, elle se mit à hurler par deux fois de faire attention au virage avant de disparaître en une fraction de seconde…sous les yeux stupéfaits des deux passagers à l’arrière.
Parfois, des contacts physiques ont laissé une impression bien plus désagréable à ceux qui ont eu l’imprudence de tenter de les toucher. En 1960, une femme fut prise en stop et disparut lentement dans un léger brouillard. L’homme avoua à la gendarmerie qu’il avait été un peu entreprenant avec la jeune femme, lui passant la main sur les jambes et, en l’absence de toute réaction, sur la poitrine. Il avait alors remarqué que la passagère dégageait un froid semblable à celui d’un marbre. C’est là un cas unique de contact physique avec l’un de ces êtres fantomatiques. Parfois, ces apparitions laissent des objets derrière ou en emportent avec eux.Un soir de 1997, un médecin grenoblois prit une jeune femme en stop. Elle resta silencieuse durant tout le trajet, sauf à l’approche du Pont-du-Furet où elle s’agita un peu. Elle se fit déposer plus loin, devant la maison de ses parents. Comme il pleuvait, le médecin lui prêta son parapluie. Il la vit franchir la porte de devant puis attendit qu’elle revienne lui porter son parapluie. Une bonne dizaine de minutes passèrent, mais elle ne revenait pas. Il décida d’aller frapper à la porte pour réclamer son bien. Un couple de quinquagénaires lui ouvrit. Le médecin apprit que la jeune fille qu’il avait décrite habitait bel et bien ici, mais qu’elle était enterrée depuis plusieurs années. C’était leur fille unique, morte dans un accident de moto, au Pont-du-Furet en 1975.
Aux Etats-Unis, près de Justice, dans la banlieue de Chicago, se trouve << Résurrection mary >>. Elle mourut en 1934 dans un accident de la route survenu après une soirée au dancing O. Elle est ensevelie au ''cimetière de la Résurrection," d'où son nom. Elle commence 5 ans après sa mort à arrêter les voitures pour retourner faire la fête au O, apparaissant comme une jeune fille blonde aux yeux bleus qui surgit sur la route, au coin d' Archer Road et faisait de même pour rentrer, disparaissant quand la voiture longe l'enceinte du cimetière.
Michel Simon roule vite sur une route de campagne et de nuit, et voit son père mort quelques années avant. Perturbé, il passe la nuit dans une auberge au lieu de continuer. Quand il reprend la route, il voit un arbre couché sur la route : à la vitesse où il roulait la nuit, il serait déjà mort !
Les hypothèses sont nombreuses quand vient le temps d’expliquer le phénomène. Les psychologues parlent de visions épileptiques, voire même d’hallucinations collectives si les témoins sont nombreux. Les sociologues parlent de légendes urbaines, véritables substituts à la vieille mythologie européenne des dames blanches qui apparaissaient régulièrement après être mortes de façon inattendue. Cette théorie est peu vraisemblable, car dans la majorité des cas, il y a des témoins, des descriptions concordantes avec de réelles femmes, une victime et souvent des dépositions à la gendarmerie.
Le fait troublant dans toute cette affaire, c’est que les jeunes femmes ne se contentent pas d’une seule apparition, mais bien d’apparitions régulières, comme si elles cherchaient quelque chose ou qu’elle voulait prévenir quelque chose. Peut-être cela vient-il du fait que leur mort violente et soudaine n’avait pas déclenché le processus de « départ » vers l’au-delà.